Durant quelques jours, je me suis mis dans la peau d’un éco-citoyen en prenant le volant d’une voiture électrique : j’ai nommé la Mitsubishi i-Miev. Vais-je succomber à la fée électricité ?
La découverte
De toutes les voitures que j’ai ramené à mon domicile, la Mitsubishi i-Miev est l’une de celles qui a le plus attiré l’attention de mon entourage. « On dirait un petit scarabée« , s’exclame Dominique, ma femme. « J’aime bien ses formes tout en rondeur et ses petits phares« , poursuit Charlotte, ma fille. De toute évidence, le look de la voiture semble plaire. Moi-même, je dois avouer avoir été séduit par les lignes de la petite japonaise.
En pénétrant à bord, nos deux critiques sont tout de suite moins enthousiastes. « L’intérieur est triste et les plastiques font un peu toc« , regrette Charlotte. Pour sa part, Dominique semble perturbée par la faible épaisseur des portières. « C’est solide, au moins ?!« , ironise-t-elle. Toutes les deux sont, en tout cas, ravies de constater que Mitsubishi a pensé à elles en équipant la i-Miev de miroirs de courtoisie aux deux places avant.
D’ailleurs, la japonaise est très bien équipée, avec 6 airbags, ESP, climatisation, 4 vitres électriques, jantes en alliage, phares automatiques, prise USB, connexion Bluetooth, volant en cuir et sièges chauffants de série. On n’en attendait pas moins d’une citadine vendue 30 000 euros (aide de l’Etat de 5000 euros incluse).
Silence, ça roule !
Toute la famille prend place à bord de la i-Miev. Installée à l’arrière, ma fille fait remarquer qu’elle ne manque pas de place. En effet, malgré son petit gabarit (3,48 m, soit 12 cm plus courte qu’une Renault Twingo), la i-Miev est plutôt accueillante grâce à son grand empattement.
Un tour de clé dans le démarreur, la voiture émet un bip pour signaler qu’elle est prête à partir. L’ordinateur de bord affiche une autonomie de 80 kilomètres. Autant dire que la balade sera de courte durée ! Pour quelqu’un qui n’a jamais roulé en voiture électrique, les premiers kilomètres sont déroutants : la i-Miev ne vibre pas et avance dans le silence le plus total. « Ca change de ta voiture diesel », fait remarquer ma femme.
Si cette absence de bruit est appréciable, elle devient angoissante en centre-ville. Et pour cause, les gens n’entendent pas la voiture arriver. Du coup, il faut toujours anticiper le comportement des piétons. Dommage que Mitsubishi n’ait pas équipé la i-Miev du même système que la Renault Fluence Z.E., qui émet un bruit « synthétisé » à basse vitesse.
A son volant, la i-Miev me surprend : je m’attendais à conduire une « tortue », elle se rapproche plus du « lièvre ». Car si la puissance de son moteur électrique est restreinte (47 kW, soit 64 ch), il délivre son couple maxi (180 Nm) dès le démarrage et est dépourvu d’inertie. Du coup, les accélérations sont franches et les 50 km/h sont atteints rapidement en ville. Attention toutefois à ne pas trop forcer sur la cadence, au risque de voir l’autonomie chuter très vite. Pour préserver les batteries, mieux vaut donc avoir le pied léger et maintenir l’aguille du compteur dans la zone verte « Eco ».
La suite de la balade me laisse apprécier les bonnes qualités dynamiques de la i-Miev. Le châssis est plutôt agile et la motricité aux roues arrière n’est jamais prise en défaut, du moins sur sol sec. En revanche, mes deux passagères regrettent le manque de confort des suspensions.
Nous continuons sur l’autoroute, où la i-Miev avoue franchement ses limites, où plutôt ses batteries dont l’autonomie fond comme neige au soleil. Je vois ma femme jeter un œil à l’ordinateur de bord, qui affiche moins de 25 km restants. « T’es sûr que l’on a assez de batteries pour rentrer ? », me lance-t-elle d’un air inquiet. Le stress de la panne finit par nous hanter tous les trois, alors par sécurité, je préfère quitter l’autoroute pour rentrer chez moi. Si la panne n’arrivera pas, je ne suis pas sûr que ma femme accepte de refaire une promenade en i-Miev…
Bilan de l’essai
Je m’attendais à une voiture anémique, à ma grande surprise, la Mitsubishi i-Miev s’est révélée très agréable à conduire. En fait, la japonaise souffre des quatre grands défauts propres à tous les véhicules électriques sur le marché aujourd’hui : un tarif exorbitant, une autonomie trop juste, des infrastructures de recharge quasi inexistantes et une peur de la panne omniprésente.
J’apprécie : Maniabilité, équipement de série, habitabilité, agréable à conduire en ville, silence de fonctionnement, poids léger, motricité, look sympa, bonne visibilité.
Je regrette : Suspensions fermes, tarifs, qualité des matériaux, utilisation sur autoroute à proscrire, capacité du coffre.
Fiche technique et tarifs de la Mitsubishi i-Miev sur Choisirsavoiture.com